Film vibrant, traversé tout le long par la question de l’avortement et du patriarcat, O Corno, une histoire de femmes s’affirme comme une ode magnifique à la sororité dans l’Espagne dictatoriale de Franco. Explications avec Jaione Camborda, sa réalisatrice et autrice…
Causette : Qu’est-ce qui a vous donné envie d’écrire et de réaliser ce film, tout entier traversé par les notions de liberté, de maternité et de sororité ?
Jaione Camborda : À l’origine, je voulais explorer la capacité des femmes à donner la vie. Mais petit à petit, les autres éléments, la liberté et la sororité, sont venus s’entre-tisser. En fait, je me suis rendu compte, au fur et à mesure de l’écriture, que la notion du corps des femmes devait être prépondérante dans mon film.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez voulu situer votre récit en 1971, dans l’Espagne réactionnaire et franquiste ? Pour parler de ce corps féminin alors contraint, soumis, blâmé, relégué ?
J.C : Oui, j’ai senti que je devais situer mon film dans une époque de prohibition et d’oppression. Précisément pour raconter le parcours[…]