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© Capture écran Youtube / Entrée Libre

#MeToo ciné­ma : Isild Le Besco porte plainte contre Benoît Jacquot

Dans son auto­bio­gra­phie parue en mai, l’actrice Isild Le Besco accu­sait le réa­li­sa­teur Benoît Jacquot de “viol”. Elle a annon­cé, mer­cre­di 29 mai ,avoir dépo­sé une plainte auprès de la bri­gade des mineur·es.

L’actrice fran­çaise Isild Le Besco, qui avait pris la parole contre Benoît Jacquot à la suite de Judith Godrèche, annonce dans un entre­tien à Libération publié mer­cre­di avoir por­té plainte contre le cinéaste, après avoir hési­té lon­gue­ment à le faire. La comé­dienne de 41 ans avait lais­sé entendre, fin février ,qu’elle envi­sa­geait cette action judi­ciaire, avant d’expliquer quelques semaines plus tard dans son livre Dire vrai (Denoël), qu’elle ne se sen­tait pas prête à le faire. “Isild Le Besco entre­prend une démarche cou­ra­geuse de cohé­rence et d’exemplarité avec le dépôt de cette plainte”, déclare son avo­cat, Me Benjamin Chouai. Selon lui, la plainte a été dépo­sée auprès de la bri­gade des mineur·es et vise des faits de viols sur mineure de plus de 15 ans et de viols qui auraient été com­mis entre 1998 et 2007.

Lire aus­si l Isild Le Besco estime que Benoît Jacquot l’a “vio­lée” mais qu’elle n’est pas prête à por­ter plainte

“Avec cette plainte, ce n’est pas tant que j’attaque Benoît Jacquot, mais que je sou­tiens les femmes qui le font et s’exposent ain­si publi­que­ment. Moralement, je m’y sens obli­gée, même si seule, je ne l’aurais pas fait”, déclare à Libération Isild Le Besco, repé­rée dans le long-​métrage Sade, de Benoît Jacquot, en 2000. “Au fond, que Benoît tombe seul, je trouve ça injuste. D’autres hommes m’ont abî­mée, et pas seule­ment dans le milieu du ciné­ma. Si je porte plainte, c’est parce que je veux que ce sys­tème de domi­na­tion, sans cesse recon­duit, s’enraye. […] Je ne me gal­va­nise pas de sai­sir la jus­tice, ce sera un moment dif­fi­cile, mais je sais que je dois le faire”, poursuit-​elle.

Soulignant qu’il est “très dur de mettre des mots sur des évé­ne­ments trau­ma­tiques”, elle ajoute anti­ci­per que “[sa] plainte sera sans doute clas­sée sans suite” et cri­tique la jus­tice en affir­mant avoir à plu­sieurs reprises por­té plainte dans sa vie, notam­ment en 2018 pour “vio­lences conju­gales”, sans qu’il y ait une suite.

Une autre actrice, Judith Godrèche, 52 ans, a por­té plainte contre Benoît Jacquot et contre un autre réa­li­sa­teur, Jacques Doillon, pour des vio­lences sexuelles et phy­siques qui remon­te­raient à son ado­les­cence. À la suite des accu­sa­tions por­tées par Judith Godrèche, deve­nue le fer de lance du mou­ve­ment #MeToo en France, le par­quet de Paris avait ouvert une enquête contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, qui contestent tous deux les faits.

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