Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi, place du Trocadéro à Paris pour clamer d’une seule voix leur colère contre la proposition de loi sur la sécurité globale, interdisant, entre autres, la diffusion d’images des forces de l’ordre. Une loi jugée liberticide pour nombre de manifestant·es, dont Éva, 21 ans qui a bravé le confinement pour immortaliser le moment.
« La démocratie meurt dans l’obscurité », « cachez ces violences que je ne saurais voir » « liberté d’expression quand ça vous arrange ». La démocratie, la liberté d’expression et la police étaient au cœur des mots scandés à travers la foule parisienne place du Trocadéro samedi 21 novembre. De Paris à Marseille, plusieurs milliers de personnes ont bravé le confinement pour se rassembler en France contre la proposition de loi relative à la sécurité globale, adoptée la veille par l’Assemblée nationale. L’objet de toutes les crispations, l’article 24 de cette proposition visant à pénaliser la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre.
Le gouvernement souhaite « protéger ceux qui nous protègent ». Problème : cela entrave par la même occasion la liberté de la presse et le droit d’informer. Citoyen·nes et journalistes seront désormais passibles d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende pour avoir propagé l’image du visage ou de tout autre élément d’identification d’un·e membre des forces de l’ordre.
Une loi jugée liberticide par ses opposant·es, qui considèrent qu’elle menace la liberté d’information et l’anonymat des filmeurs et des photographes. Armée de son appareil photo – objet de toutes les controverses –, Éva s’est rendue samedi place du Trocadéro, à Paris. La jeune femme a immortalisé cet après-midi contestataire en une vingtaine de clichés. « Comme un dernier cri de liberté avant la dystopie », dit-elle. Elle a souhaité les partager avec Causette.