Le programme Elles met en lumière le travail des photographes femmes exposées au Grand Palais éphémère à l’occasion de Paris Photo. Cette année, l’événement se déroule du 9 au 12 novembre et le parcours Elles souligne le travail de trente-huit artistes femmes. Causette vous dévoile ses coups de cœur de la sélection.
“Aujourd’hui, je n’ai qu’un souhait, celui qu’au plus vite, nous n’ayons plus à réfléchir en termes de quotas, de nombres ou de pourcentages, que la représentation des artistes femmes, l’inclusivité et la diversité ne soient plus un sujet, mais une réalité”, écrit Florence Bourgeois, la directrice de Paris Photo, dans la préface du livre édité pour les cinq ans de Elles x Paris Photo. En attendant cette parité idéale, ce programme –lancé par le ministère de la Culture et développé en partenariat avec Paris Photo et Women in motion – a permis de faire passer le nombre de photographes femmes exposées à la foire annuelle de 20 % en 2018 à 36 % en 2023. Cette année, le rendez-vous de photographie parisien s’attache à nouveau à promouvoir le female gaze, à travers un parcours mettant à l’honneur trente-huit artistes femmes parmi les exposant·es. La sélection a été réalisée par Fiona Rogers, commissaire de la Parasol Foundation Women in Photography au Victoria & Albert Museum de Londres. Causette a visité tout le parcours (indiqué par un point bleu sur le plan du Grand Palais éphémère) et concocté un petit florilège des dix femmes photographes à découvrir absolument.
Pixy Liao
L’artiste chinoise Pixy Liao – exposée par la galerie Stieglitz19 – explore les normes de genre et l’équilibre des relations hétérosexuelles dans ses photographies mettant en scène son compagnon. Elle élabore une nouvelle perception de la dynamique romantique en représentant la figure masculine dans des situations traditionnellement domestiques, voire sous sa domination. Ces images se retrouvent dans sa série Experimental Relationship, à la fois intime et percutante, sur laquelle elle continue de travailler aujourd’hui.
Melissa Shook
Les autoportraits de Melissa Shook exposés par la galerie La Patinoire royale Bach & Miyako Yoshinaga explorent l’identité féminine intime de l’artiste. La photographe originaire de Manhattan s’y documente dans une série remarquable de portraits réalisés entre 1972 et 1973. Alors mère célibataire, Melissa Shook se photographie dans son appartement. La photographe ayant perdu sa mère à l’âge de 12 ans, elle souhaitait laisser à sa fille des souvenirs d’elle intacts. Emprunts de liberté créative et de féminisme, ses autoportraits sont bouleversants de spontanéité.
Annie Hsiao-Ching Wang
Annie Hsiao-Ching Wang est une photographe taïwanaise présentée par la galerie Stephen Daiter. Lorsqu’elle tombe enceinte en 2000, l’artiste a le sentiment que sa fonction de mère tend à éclipser l’identité créative acquise au travers de son[…]