Cécile Coulon, Agnès de Clairville et Joseph Incardona ont retenu l’attention de Causette en cette rentrée littéraire de janvier.
“La langue des choses cachées”, de Cécile Coulon
Cécile Coulon est une des plumes les mieux affûtées de la littérature française actuelle. Pour autant, elle est aussi de celles qui changent de braquet à chaque livre. Comme les précédents, son nouveau roman nous plonge illico dans une ambiance décalée, rurale, mais le ton, lui, est différent.
Voyez plutôt ce prologue et sa puissance lyrique : “Car c’est ainsi que les hommes naissent, vivent et disparaissent, en prenant avec les cieux de funestes engagements.” Vaste programme ! Puis le récit se resserre sur un individu. Un jeune homme, dans la nuit noire, arrive dans un hameau nommé Le Fond du puits. Puis il se rend dans une demeure pour le moins damnée puisque l’homme qui l’occupe est un violent (et un violeur), que sa femme est morte et que leur enfant est mourant. Au village, c’est une guérisseuse qu’on avait appelée pour régler cette affaire. Mais cette fois, c’est son fils qu’elle a envoyé : notre homme. Pourquoi ? C’est ce que vous découvrirez… Car il s’en est passé, des drames, dans cette maison, et même dans ce hameau, entre des hommes et des femmes. Le récit raconte une nuit (l’enfant guérira ?), mais révèle aussi ce que cachait cette fameuse “langue cachée” évoquée dans le titre du roman. L’écriture de Coulon nous entraîne dans un corps-à-corps entre vengeances et expiations, entre anges et démons, entre hommes et femmes, entre fils et mères. Et si son nouveau roman est son plus court[…]