Un conte autour du complotisme, des vacances mélancoliques à New York, un voyage en altermondialisme, une expérience seul dans le Grand Nord. Voici nos recos BD de la semaine.
Le Roi Méduse
Un père complotiste, son jeune fils, une maison progressivement coupée du monde. Le cadre est simple. C’est oublier que Brecht Evens, star de la BD indé, est aux commandes. L’auteur belge néerlandophone tisse une ambiance fantasmagorique qui enveloppe le récit de la radicalisation du père pour la raconter à hauteur d’enfant. Le monde apparaît alors sous le prisme déformant de l’éducation reçue par le petit garçon et de son imagination débridée. Les scènes les plus simples (comme une fuite de gaz) prennent tout de suite des allures magiques et nous emmènent dans une autre dimension. Avec ce grand écart permanent entre l’impression de vivre un récit d’aventure XXL tout en lisant une fable terriblement réaliste sur les mécanismes d’emprise. Devant ce fourmillement de détails, où le sens de chaque image semble se recomposer à l’infini, on décèle dans le choix de telle ou telle technique (aquarelle, gouache, marqueur…) toute la minutie avec laquelle le bédéaste donne vie à chaque idée. Vivement la deuxième partie à l’automne ! Si Brecht Evens avait reçu en 2019 le Prix spécial du jury à Angoulême pour Les Rigoles, on ne serait pas surpris que ce Roi Méduse le mène au Fauve d’or…
Le Roi Méduse (première partie), de Brech Evens. Actes Sud, 288 pages, 32 euros.
New York, New York
Trois amies partent à New York pour passer des vacances ensemble. Mais ne vous[…]