Bettina Zourli ne veut pas d’enfant, et c’est légitime. Son nouvel essai Le Temps du choix vient de paraître en librairie. La journaliste y parle des injonctions sociales à procréer et demande à légitimer le choix d’être mère ou de ne pas l’être en société. Entretien.
Causette : Quel a été le déclic pour écrire Le temps du choix ?
Bettina Zourli : Ce livre vient de quatre années d’interaction sur les réseaux sociaux avec des personnes qui ne veulent pas d’enfants, mais aussi des personnes qui en veulent. Je me suis rendu compte que, encore aujourd’hui, il y a une injonction à faire une famille d’une certaine manière. Moi, je ne veux pas d’enfants, mais je me positionne en tant que féministe alliée de toutes et tous. J’avais donc envie de faire un essai qui puisse parler à toutes les personnes. Au même titre qu’il y a un désir d’enfant qui peut être hyper viscéral et insaisissable, moi, j’ai un désir de non-parentalité depuis des dizaines d’années qui est tout aussi inexplicable.
Dans ce livre, vous écrivez : “Décider de ne pas procréer est souvent perçu comme un acte politique et il peut être revendiqué comme tel, c’est mon cas.” En quoi le fait de ne pas procréer est un acte politique ?
B. Z. : La plupart des childfree [celles et ceux qui ne veulent pas d’enfants par choix, ndlr], ne sont pas des personnes militantes. Il n’y a pas l’idée de vouloir imposer un discours ni d’idéal antinataliste. Je politise mon discours parce que, encore aujourd’hui, il y a une hiérarchisation des modes de vie.[…]