De Clara Luciani à Camille Lellouche, de plus en plus de chanteuses osent parler, chacune à sa manière, des violences conjugales, à travers des chansons puissantes et engagées, reflétant l’importance qu’a pris ce sujet dans la société.
« Tu aimais me peindre les joues en bleu/Tu aimais les jolies choses/Le tableau te plaisait teinté d’ecchymoses. » Avec son titre Soleil noir, dont le clip est sorti ce mardi 18 janvier, la chanteuse Pauline Bisou dépeint, dans un texte poétique et cathartique, la relation toxique qu’elle a vécue, glissant par petites touches des allusions aux violences physiques qui en découlait.
L’artiste de 35 ans a écrit ce texte « d’une traite », peu de temps après avoir mis fin à sa relation. « Émotionnellement, c’était très fort. Je n’ai pas réfléchi. Il s’agissait d’un acte instinctif, thérapeutique, vital. Je suis très peu revenue sur les paroles. Je voulais en parler, sans être trop frontale, pour que le plus de monde puisse l’écouter », a‑t-elle raconté à Causette.
Comme elle, de nombreuses chanteuses francophones ont abordé, ces derniers mois, la thématique des violences conjugales dans des chansons très différentes, tant du point de vue de l’écriture que de la musicalité. Camille Lellouche, avec son morceau autobiographique N’insiste pas. Clara Luciani et son titre Coeur, qui donne son nom à son deuxième album. Ou encore Angèle, avec Tempête, issu de son nouveau disque Nonante-Cinq sorti en décembre.
« Les chansons fixent l’air du temps »
« Il s’agit d’un thème qui est de plus en plus représenté en musique, mais ce n’est pas totalement nouveau », explique à Causette Céline Pruvost, maîtresse de conférences dont les travaux portent sur la chanson en langues italienne et française. En 1998, la Québécoise Lynda Lemay, dans son album éponyme, parlait déjà des violences conjugales avec son titre Pourquoi tu restes ? : « Pourquoi tu restes?/Si j’vaux pas grand-chose/Si j’suis qu’un bout de chair/Et un tas[…]