Ce podcast fait du bien, à nous d’abord, à la société en général ensuite. « Coming out », c’est treize récits en autant d’épisodes autour de l’homosexualité, la bisexualité ou la transidentité. De la découverte de soi jusqu’à la représentation publique, en passant par la révélation aux proches, treize personnalités ou anonymes racontent ce qu’elles ont traversé pour assumer leur orientation sexuelle ou leur identité de genre dans notre société encore très homophobe. Le casting est pluriel, à l’image de la grande communauté LGBTQ+ : on trouve pêle-mêle les artistes Soko, Bilal Hassani, Eddy de Pretto, Kiddy Smile, Hoshi, le député Mounir Mahjoubi, le journaliste Christophe Beaugrand, l’influenceuse Marie Papillon, le youtubeur Sparkdise, la candidate de téléréalité Fanny Salvat… Les trois personnes plus anonymes sont Marie-Clémence Bordet-Nicaise (qui a tout de même écrit un livre sur son coming out au sein d’une famille très catholique), Nathan, issu d’une famille juive orthodoxe, et Clovis, qui a subi rien moins qu’une excommunication à la suite de son coming out trans.
Finalement, le fil rouge de ces entretiens réside dans la jeunesse des protagonistes, représentants des générations Y et Z, ne dépassant pas les 35 ans. C’est un choix assumé : « Coming out » s’adresse avant tout aux jeunes concerné·es en souhaitant leur montrer le chemin menant vers une vie en phase avec ce qu’ils ou elles sont, malgré les embûches. Un précieux message d’espoir porté par un duo de jeunes filles renversantes : Élise Goldfarb et Julia Layani, qui ont vendu cette idée à la plateforme de musique et de podcasts Spotify, ont à peine 27 ans et déjà une grande carrière d’entrepreneuses derrière elles. À 23 ans, elles fondaient le média 100 % réseaux sociaux teinté de féminisme Fraîches, qui a fait un carton. À 25 ans, elles se lançaient dans une carrière de consulting auprès de marques, raflant la « stratégie de contenus » du site d’info-divertissement Melty. Avec l’argent reçu de Spotify pour la production de « Coming out », elles ont décidé de faire un don de 20 000 euros à l’association Le Refuge, qui propose un abri aux jeunes rejeté·es par leurs parents après la révélation de leur homosexualité ou transidentité.
Une œuvre utile donc, au-delà d’être particulièrement plaisante à écouter. Un exemple ? Les confidences de Mounir Mahjoubi qui, alors ministre, accepte que soient publiées dans Paris Match des photos de lui et de son compagnon dans leur jardin, parce que « ça va, on a l’air chiants, donc on a l’air normaux ». Ou encore la truculente Fanny Salvat, qui a rencontré l’amour en la personne de Manon dans l’émission de téléréalité « La Villa des cœurs brisés ». « La production avait établi que, vu que j’avais déjà couché avec des filles, ma problématique [pour plus de piquant, chacun·e des participant·es est censé·e avoir un souci sentimental dans le jeu, ndlr] était que je ne savais pas choisir entre les filles et les garçons. » Toutes les histoires contées dans « Coming out » ne sont pas toujours faciles. Mais elles dressent un état des lieux essentiel sur l’acceptation sociale des personnes LGBTQ+ dans le pays.