« Coming out » : ce que c’est que de s’affirmer LGBTQ+ en France en 2020

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Ce pod­cast fait du bien, à nous d’abord, à la socié­té en géné­ral ensuite. « Coming out », c’est treize récits en autant d’épisodes autour de l’homosexualité, la bisexua­li­té ou la tran­si­den­ti­té. De la décou­verte de soi jusqu’à la repré­sen­ta­tion publique, en pas­sant par la révé­la­tion aux proches, treize per­son­na­li­tés ou ano­nymes racontent ce qu’elles ont tra­ver­sé pour assu­mer leur orien­ta­tion sexuelle ou leur iden­ti­té de genre dans notre socié­té encore très homo­phobe. Le cas­ting est plu­riel, à l’image de la grande com­mu­nau­té LGBTQ+ : on trouve pêle-​mêle les artistes Soko, Bilal Hassani, Eddy de Pretto, Kiddy Smile, Hoshi, le dépu­té Mounir Mahjoubi, le jour­na­liste Christophe Beaugrand, l’influenceuse Marie Papillon, le you­tu­beur Sparkdise, la can­di­date de télé­réa­li­té Fanny Salvat… Les trois per­sonnes plus ano­nymes sont Marie-​Clémence Bordet-​Nicaise (qui a tout de même écrit un livre sur son coming out au sein d’une famille très catho­lique), Nathan, issu d’une famille juive ortho­doxe, et Clovis, qui a subi rien moins qu’une excom­mu­ni­ca­tion à la suite de son coming out trans.

Finalement, le fil rouge de ces entre­tiens réside dans la jeu­nesse des pro­ta­go­nistes, repré­sen­tants des géné­ra­tions Y et Z, ne dépas­sant pas les 35 ans. C’est un choix assu­mé : « Coming out » s’adresse avant tout aux jeunes concerné·es en sou­hai­tant leur mon­trer le che­min menant vers une vie en phase avec ce qu’ils ou elles sont, mal­gré les embûches. Un pré­cieux mes­sage d’espoir por­té par un duo de jeunes filles ren­ver­santes : Élise Goldfarb et Julia Layani, qui ont ven­du cette idée à la pla­te­forme de musique et de pod­casts Spotify, ont à peine 27 ans et déjà une grande car­rière d’entrepreneuses der­rière elles. À 23 ans, elles fon­daient le média 100 % réseaux sociaux tein­té de fémi­nisme Fraîches, qui a fait un car­ton. À 25 ans, elles se lan­çaient dans une car­rière de consul­ting auprès de marques, raflant la « stra­té­gie de conte­nus » du site d’info-divertissement Melty. Avec l’argent reçu de Spotify pour la pro­duc­tion de « Coming out », elles ont déci­dé de faire un don de 20 000 euros à l’association Le Refuge, qui pro­pose un abri aux jeunes rejeté·es par leurs parents après la révé­la­tion de leur homo­sexua­li­té ou transidentité.

Une œuvre utile donc, au-​delà d’être par­ti­cu­liè­re­ment plai­sante à écou­ter. Un exemple ? Les confi­dences de Mounir Mahjoubi qui, alors ministre, accepte que soient publiées dans Paris Match des pho­tos de lui et de son com­pa­gnon dans leur jar­din, parce que « ça va, on a l’air chiants, donc on a l’air nor­maux ». Ou encore la tru­cu­lente Fanny Salvat, qui a ren­con­tré l’amour en la per­sonne de Manon dans l’émission de télé­réa­li­té « La Villa des cœurs bri­sés ». « La pro­duc­tion avait éta­bli que, vu que j’avais déjà cou­ché avec des filles, ma pro­blé­ma­tique [pour plus de piquant, chacun·e des participant·es est censé·e avoir un sou­ci sen­ti­men­tal dans le jeu, ndlr] était que je ne savais pas choi­sir entre les filles et les gar­çons. » Toutes les his­toires contées dans « Coming out » ne sont pas tou­jours faciles. Mais elles dressent un état des lieux essen­tiel sur l’acceptation sociale des per­sonnes LGBTQ+ dans le pays.

Écouter « Coming Out »

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