France Culture consacre l’une de ses Grandes Traversées à Marilyn Monroe, avec une série de cinq émissions savoureuses intitulées Moi, Marilyn. Archives, témoignages et documents dessinent quelques unes des facettes de la star, pour toujours énigmatique.
« Oui, il y avait quelque chose de spécial chez moi. J’étais le genre de fille qu’on retrouve morte dans une chambre minable, un flacon de somnifères vide à la main. » C’est ce que confie Marilyn Monroe en 1954 à l’écrivain Ben Hecht. On l’imagine bien dire ça, avec son sourire à la fois éclatant et vulnérable. Et cet humour un peu acide, surprenant, comme tout ce qui dépassait du moule de splendide créature écervelée dans lequel on l’avait enfermée, toute vivante, à la fin des années 40. Savait-elle, soupçonnait-elle alors, qu’elle finirait en effet sur un lit en vrac, un tube de Nembutal auprès d’elle, huit ans plus tard ? Est-ce parce qu’on connaît la fin de l’histoire que nous aussi, nous soupçonnons toujours autour d’elle comme une aura maléfique, un nuage d’appréhension ? C’est l’une des questions qui court en filigrane dans l’excellente série Moi, Marilyn créée en 2012 par l’écrivain et psychanalyste Michel Schneider, et que France Culture rediffuse cet été.
Michel Schneider avait écrit auparavant le roman Marilyn dernières séances 1 basé sur la relation ambiguë et passionnée qu’ont entretenue le psychanalyste Ralph Greeson et l’actrice, durant les deux dernières années de sa vie. Schneider en fera, avec Patrick Jeudy, une adaptation pour[…]
- Marilyn dernières séances, de Michel Schneider. Editions Gallimard (poche) 9,70 euros[↩]