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“DI Ray” : une flic déter dans la police (un peu raciste) anglaise

Portée par Parminder Nagra, star bri­tan­nique d’origine indienne, cette série poli­cière tacle les sté­réo­types, microa­gres­sions et autres dis­cri­mi­na­tions patentes qui agitent la socié­té anglaise en géné­ral et sa police en particulier. 

À pre­mière vue, cette nou­velle pépite anglaise est un polar ron­de­ment mené, un police dra­ma comme nos amis scé­na­ristes d’outre-Manche savent si bien les tri­co­ter. Produite par ITV, dyna­mique réseau télé pri­vé concur­rent de la BBC, cette enquête plu­vieuse à sou­hait démarre évi­dem­ment sur un meurtre, celui d’un jeune homme musul­man, par ailleurs secrè­te­ment fian­cé à une jeune fille hin­doue. Ni une ni deux : pour les agents majo­ri­tai­re­ment blancs et mas­cu­lins de la bri­gade cri­mi­nelle de Birmingham, grande ville indus­trielle du cœur de l’Angleterre, c’est “un crime d’honneur” per­pé­tré dans un cadre fami­lial, sur fond de riva­li­té reli­gieuse et com­mu­nau­taire. Sauf que c’est un tout petit peu plus com­pli­qué que cela…

Si DI Ray intrigue et cap­tive autant, c’est moins pour les rebon­dis­se­ments impré­vi­sibles de ladite enquête, qui nous immergent fina­le­ment dans une sombre affaire de tra­fic d’êtres humains, que pour sa façon d’explorer, sans ména­ge­ment, le racisme plus ou moins lar­vé de la socié­té anglaise en géné­ral et de la police bri­tan­nique en par­ti­cu­lier. Son grand atout ? D’avoir été écrite et super­vi­sée par Maya Sondhi, scé­na­riste avi­sée qui déroule son récit autour d’une héroïne tota­le­ment aty­pique, bien trop rare sur nos écrans mono­co­lores : la fameuse DI Ray du titre (DI pour detec­tive ins­pec­tor, un rang équi­valent à lieu­te­nant de police en France).

Anglaise à la peau fon­cée, née à Leicester de parents issus du conti­nent sud-​asiatique mais arri­vés très jeunes en Grande-​Bretagne, Rachita Ray, la qua­ran­taine indé­pen­dante (elle ne veut ni mari ni enfants), vient tout juste d’être pro­mue à la tête de cette enquête dif­fi­cile. Pas for­cé­ment pour de bonnes rai­sons, va-​t-​elle rapi­de­ment décou­vrir. Combattre le crime est une chose (cette excel­lente flic ne lâche rien), mais com­battre les sté­réo­types, les microa­gres­sions quo­ti­diennes, voire les dis­cri­mi­na­tions raciales (sinon sexistes) en est une autre (elle encaisse sans bron­cher, bien obli­gée). Ce que montrent sub­ti­le­ment, à grand ren­fort de situa­tions concrètes et de réflexions cin­glantes (ça sent le vécu !), les quatre épi­sodes de cette série jus­te­ment rugueuse. Il est vrai, aus­si, qu’elle est for­mi­da­ble­ment por­tée par Parminder Nagra. L’actrice bri­tan­nique, révé­lée dans Joue-​la comme Beckham en 2002, la joue jus­te­ment stoïque et déter­mi­née dans le rôle-​titre. Well done, Ma’am !

DI Ray (sai­son 1), de Maya Sondhi. Série de 4 épi­sodes de 45 min. Sur Polar + (et sur MyCanal) à par­tir du same­di 1er juin.

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