Drag Race France, la compétition de drag-queens de France Télévisions, a couronné sa toute première reine jeudi soir. Paloma, avec son humour, son jeu d’actrice et ses tenues à chaque fois ultra-référencées et travaillées, l’a emporté face aux non moins méritantes Soa de Muse et La Grande Dame.
Elles étaient toutes de retour jeudi soir. La Big Bertha, Elips, Kam Hugh… Les dix candidates iconiques de la première saison de Drag Race France étaient réunies pour la grande finale du programme, qui a vu Paloma être couronnée face à Soa de Muse et La Grande Dame. La rousse flamboyante de 30 ans est devenue la première reine de cette adaptation de l’émission de téléréalité américaine RuPaul’s Drag Race, compétition survoltée où des drag-queens s’affrontent lors de différents défis de chant, de danse et de mode.
Diffusée sur la plateforme numérique France Tv Slash, avant une programmation ce samedi soir sur France 2, la finale de Drag Race France a, comme lors des précédents épisodes, alterné les séquences fun, (les trois finalistes sur une chorégraphie du danseur Nicolas Huchard), et émouvantes, notamment lorsque chacune s’est adressée à une photographie d’elle enfant. L’une des drag-queens les plus jeunes de l’émission, La Grande Dame, qui avait déjà confié s’être fait agresser en sortant d’un club gay, a raconté avec beaucoup d’émotion comment elle a quitté son foyer à 14 ans et été placée en famille d’accueil.
Au terme de ces différentes épreuves, le jury, composé de la queen Nicky Doll, du chanteur Kiddy Smile et de l’animatrice Daphné Bürki, avec en invités le chorégraphe Nicolas Huchard et le styliste Olivier Rousteing, a donc sacré Paloma. Cette dernière s’est illustrée tout au long de la saison par son humour, son jeu d’actrice et ses tenues toujours ultra-référencées et travaillées.
Un programme drôle et éducatif
Si, sur le papier, Drag Race France avait tout pour ne plaire qu’à un public d’initié·es, elle a su déjouer les pronostics comme en atteste l’enthousiasme sur les réseaux sociaux, d’utilisateur.ices de tous les horizons. Causette s’était entretenue avec plusieurs hommes hétérosexuels qui avaient expliqué avoir apprécié l’humour, la bienveillance et le côté éducatif du programme. Des agressions homophobes à la transphobie et la sérophobie (la discrimination de personnes séropositives), de nombreux sujets ont été abordés avec soin par le programme haut en couleurs.
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Dans une interview au Huffpost avant la finale, Paloma soulignait à quel point le drag était un art « politique », permettant de déconstruire la société « construite selon des normes hétérosexuelles ». « Notre art consiste à déconstruire le genre. J’ai moi-même subi la pression de devoir être un garçon viril, alors que je ne le suis pas. J’existe quand même dans la société. C’est important d’ouvrir des portes pour la génération suivante, queer ou non », poursuivait-elle.
France TV Slash n’a pas communiqué sur les audiences du programme sur sa plateforme. Il avait cependant réuni 914.000 spectateur·trices sur France 2 lors de son premier épisode, avant de se stabiliser autour de 300.000 spectateur·trices. La présence de centaines de personnes, jeudi soir, au Café Beaubourg à Paris, pour voir la finale en direct avait d’ailleurs des airs de finale de Coupe du monde de football. Une ferveur générale qui laisse présager une saison 2 pour cette émission unique en son genre. Stéphane Sitbon-Gomez, le directeur des antennes et des programmes de France Télévisions semble, en tout cas, l’avoir annoncée sur Twitter, sans qu’une communication officielle du groupe n’ait pour l’instant été diffusée.