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Cancer : la France, mau­vaise élève de l’Europe en matière de pré­ven­tion et de dépistage 

En matière de dépistage et de prévention des cancers, la France figure parmi les mauvais élèves européens, révèle l’Organisation européenne du cancer lundi 13 mai. Un retard qui s’explique par les déserts médicaux et les habitudes de consommation encore élevées de tabac et d’alcool en France. 

La publication, ce lundi 13 mai, d’un rapport de l’Organisation européenne du cancer révèle qu’en matière de dépistage et de prévention des cancers, la France figure parmi les mauvais élèves de l’Europe. Alors que le rapport sera présenté cet après-midi à l’institut Curie à Paris, France Info en dévoilait les chiffres principaux ce matin. On apprend ainsi qu’en France, le taux de dépistage du cancer du sein est de 46,9 % contre 54 % en Europe. Tandis que celui du cancer colorectal est de 34,6 % contre 36 % au niveau européen. 

Des taux de dépistage en dessous de la moyenne européenne qui s’expliquent, selon l’Organisation européenne du cancer, par les déserts médicaux. La France compte en effet deux fois moins de médecins que la Suède ou la Grèce. Selon le rapport, on compte en France 858 infirmières et 1,52 oncologue pour 100 000 habitant·es contre 879 infirmières et 3,78 oncologues en Europe. 

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12 millions de fumeur·euses

Un retard qui s’explique aussi par les habitudes de consommation des Français·es, à commencer par le tabagisme et la consommation d’alcool. En 2022, selon Santé publique France, les fumeur·euses quotidien·nes étaient ainsi près de 12 millions. Un nombre stable depuis 2019 alors que le tabagisme est un facteur de risque de nombreux cancers et reste d’ailleurs la première cause de mortalité évitable en France. L’alcool, lui, est le deuxième facteur de risque évitable des cancers en France, responsable de 28 000 nouveaux cas chaque année, selon l’Institut national du cancer

En revanche, le rapport de l’Organisation européenne du cancer révèle que le taux de dépistage du cancer de l’utérus est, lui, au-dessus de la moyenne européenne avec 58,8 % contre 56 %. En octobre dernier, le gouvernement lançait dans les collèges une vaste campagne nationale de vaccination gratuite contre les papillomavirus humains (HPV) responsables notamment du cancer de l’utérus. En février 2024, seul·es 10 % des élèves de cinquième avaient reçu une première dose de vaccin, selon les premiers chiffres du ministère de la Santé. Encore loin de l’objectif d’une couverture vaccinale de 80 % d’ici à 2030.

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De bons résultats en matière de prise en charge 

Mais si la France figure parmi les mauvais élèves européens en matière de dépistage et de prévention, elle obtient en revanche de bons résultats dans la prise en charge médicale des cancers. Ainsi, cinq ans après un cancer du sein, 87 % des patient·es sont encore en vie, contre 83 % au niveau européen. Un taux d’autant plus élevé pour le cancer de la prostate : 93 % des patients sont en vie cinq ans après le dépistage contre 87 % en Europe. 

Pour améliorer le dépistage et la prévention, l’Organisation européenne du cancer recommande donc de lutter contre les déserts médicaux, de changer nos habitudes de consommation de tabac et d’alcool, mais aussi d’accélérer la campagne de vaccination contre le papillomavirus chez les adolescent·es. 

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