Comment préparer les adolescentes à apprivoiser la rue sans renier son féminisme ? C’est un dilemme qui traverse tous les parents féministes. Crop-top ou sécurité, il faut choisir ? Des parents nous racontent comment ils s’y prennent.
Dans un monde idéal, les jeunes filles auraient la possibilité de se balader dans les rues habillées comme il leur chante, à l’heure qui leur plaît. Seulement, scoop : on ne vit pas dans un monde idéal, mais plutôt dans une société où, selon l’enquête Virage publiée en 2017 par l’Institut national des études démographiques (Ined), 58 % des femmes de 20 à 24 ans déclarent avoir subi des violences dans l’espace public (insultes, harcèlement…). 40 % ont déjà eu à faire face à de la drague importune. Face à ces statistiques, comment composer entre nos convictions féministes selon lesquelles l’espace public appartient à tous et toutes et le désir de protéger nos filles ? Pistes de réponse proposées par des parents.
Angèle, 51 ans, mère d’une fille (20 ans) et d’un garçon (15 ans)
La mère d’Angèle l’a très tôt habituée à faire attention à tout et surtout à tout le monde dans l’espace public. « J’avais quasiment des yeux derrière la tête et étais capable de dire, à n’importe quel moment qui se trouvait derrière moi », se rappelle-t-elle. Un état permanent d’inquiétude qu’elle n’a pas souhaité transmettre à sa fille, Claire. « Je n’avais pas envie qu’elle ait peur constamment. Mais comment la protéger sans[…]