Une enquête de Santé publique France, publiée ce mardi 19 septembre, révèle que deux mois après l’accouchement, une femme sur six présentait des symptômes de dépression post-partum, une sur quatre, un niveau d’anxiété important et une femme sur vingt déclarait des idées suicidaires.
Santé publique France publie ce mardi 19 septembre une enquête sur les prévalences de la dépression, de l’anxiété et des idées suicidaires, menée sur 7 133 femmes ayant accouché en France sur une semaine donnée en mars 2021. Une première en France. Résultats : deux mois après l’accouchement, une femme sur six présentait des symptômes de dépression post-partum, une sur quatre, un niveau d’anxiété important et une femme sur vingt déclarait des idées suicidaires.
Conséquence tragique illustrant la gravité de ces chiffres : selon l’enquête nationale sur les morts maternelles menée par l’Inserm publiée en 2021, le suicide est la deuxième cause de mortalité des mères dans l’année qui suit l’accouchement, derrière les maladies cardio-vasculaires. Ces chiffres soulignent aussi “le caractère fondamental des politiques de prévention et la nécessité d’une adaptation de l’offre de soins en psychologie et psychiatrie, en adéquation avec les besoins importants décrits”, indique Santé publique France dans son enquête.
Lire aussi I Avec son livre « Ceci est notre post-partum », Illana Weizman libère la parole
La dépression post-partum se distingue du baby blues, un événement transitoire et attendu qui concerne 30 % à 80 % des femmes dans la semaine qui suit leur accouchement, et qui dure de sept à dix jours. La dépression post-partum peut, elle, durer des mois, voire des années et commence tout juste à être bien documentée en France. Fer de lance de la libération de la parole sur le sujet, Illana Weizman a notamment raconté ces souffrances, trop rarement prises au sérieux et bien planquée derrière les mythes de la mère sacrificielle ou de l’instinct maternel, dans son premier essai publié en février 2021, Ceci est notre post-partum.