Causette a réuni l’écrivaine Lydie Salvayre et la députée Sandrine Rousseau pour échanger sur le droit à la paresse. Et faire l’éloge de la glande.
L’écrivaine Lydie Salvayre, lauréate du prix Goncourt en 2014, vient de publier Depuis toujours nous aimons les dimanches, un récit littéraire vivifiant en forme de pamphlet contre le productivisme, son rythme effréné et ses travailleur·euses sous pression. La députée écolo Sandrine Rousseau, elle, s’est illustrée par une plaidoirie pour le “droit à la paresse”, lors du débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. Causette a organisé la rencontre de ces deux utopistes du XXIe siècle qui défendent une société du temps libre. Pour enfin avoir le loisir de penser, contempler, créer !
Causette : Pour commencer, est-ce que vous travaillez le dimanche ?
Lydie Salvayre : Moi, je travaille le dimanche, car le travail que j’exerce est choisi, je l’aime, je décide de mes horaires, de ce que je vais y mettre… Rien à voir avec le travail tel qu’il est conçu dans l’entreprise, qui ne prend pas en compte que ce qui obéit aux codes de la société marchande : profit, consommation, performance, compétition… Plein de gens de tous âges sont préoccupés par la question du travail, qui est très centrale dans leur vie. J’ai grandi avec un père qui était maçon, il ne faut pas qu’on me la raconte ! Le travail ne l’émancipait pas, ne le rendait pas heureux, ça n’est pas vrai ! Si[…]