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© Sydney Sims / Unsplash

Le sui­cide, pre­mière cause de morts liées à la gros­sesse ou à l’accouchement en France

Si elles sont rares, les “morts mater­nellesexistent tou­jours en France, et le sui­cide en est deve­nu la pre­mière cause, selon une étude publiée mer­cre­di par l’institut de recherche médi­cale Inserm et l’organisme Santé publique France, n’incluant pas la période de la pan­dé­mie de Covid.

Environ 90 femmes décèdent annuel­le­ment en France d’une cause liée à la gros­sesse ou à l’accouchement, une tous les quatre jours en moyenne, selon la 7édi­tion de ce tra­vail nour­ri d’une sur­veillance par des gynécologues-obstétricien·nes, anesthésistes-réanimateur·rices, sages-​femmes et épidémiologistes.

Entre 2016 et 2018, 272 morts mater­nelles ont été recen­sées, sur la période entre la concep­tion jusqu’à un an après la fin de la gros­sesse. Dans la moyenne euro­péenne, le ratio de mor­ta­li­té mater­nelle (11,8 décès pour 100 000 nais­sances vivantes) n’a pas évo­lué par rap­port aux enquêtes précédentes.

Mais, cette fois, le sui­cide – avec d’autres causes psy­chia­triques – res­sort comme la pre­mière cause de mor­ta­li­té mater­nelle (17 %), devant les mala­dies car­dio­vas­cu­laires (14 %).

“C’était la deuxième cause, ça devient la pre­mière : ce n’est pas une modi­fi­ca­tion de ten­dance radi­cale mais une confir­ma­tion accrue du poids des sui­cides”, explique Catherine-​Deneux Tharaux, direc­trice de recherche à l’Inserm.

Pour évi­ter des sui­cides, “les fac­teurs de risque, per­son­nels et fami­liaux, de dépres­sion péri­na­tale doivent être connus des pro­fes­sion­nels (…) et recher­chés tout au long du sui­vi de la gros­sesse et du post-​partum”, sou­lignent les expert·es. Outre l’implication de tous et toutes les soignant·es pour dépis­ter des symp­tômes de troubles men­taux jusque dans l’année sui­vant l’accouchement, ils·elles recom­mandent l’information des femmes enceintes, de leur entou­rage et du grand public sur la dépres­sion périnatale. 

Sur les seuls quarante-​deux jours après la fin de la gros­sesse – période de réfé­rence pour les com­pa­rai­sons inter­na­tio­nales –, 197 décès sont sur­ve­nus entre 2016 et 2018, cau­sés d’abord par des mala­dies cardiovasculaires.

Dans le monde, une femme meurt toutes les deux minutes de com­pli­ca­tions liées à la gros­sesse ou à l’accouchement (jusqu’à quarante-​deux jours après), selon des esti­ma­tions, en 2023, d’organismes des Nations unies.

Lire aus­si I Deux mois après l’accouchement, une femme sur six est tou­chée par la dépres­sion post-partum

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