Micofeminisme tiktok
Captures écran des comptes tiktok lacasitadeflor / claudde.0 / iamashleychaney

“Faire rager les hommes” : sur TikTok, des uti­li­sa­trices par­tagent leurs actes de “micro­fé­mi­nisme”

Oyez, oyez une nouvelle tendance s’empare des réseaux sociaux et, cette fois, elle se révèle être féministe. Sur TikTok, des utilisatrices racontent les actes de “microféminisme” qu’elles mettent en place au quotidien pour lutter contre les stéréotypes de genre.

On l’admettra, TikTok et ses tendances sont rarement des espaces feel good pour les femmes. En témoignent notamment les récentes vidéos bien stéréotypées Girl pretty vs boy pretty, ou encore les recoins les plus sombres de la plateforme colonisés par des mascus en tous genres. Il arrive néanmoins qu’émerge de TikTok une tendance qui non seulement ne méprise pas les femmes, mais participe même un peu à leur émancipation. Ainsi, le nouveau hashtag #microfeminism – “microféminisme” en français – compile des vidéos de jeunes femmes qui racontent les petits actes de tous les jours qu’elles mettent en place pour lutter à petite échelle contre les inégalités de genre.

L’avocate américaine Katie Wood est une des premières à avoir parlé sur son compte TikTok de ces changements au quotidien “qui font rager les hommes”. Elle explique par exemple que, sans connaître le genre d’un·e membre de la magistrature, elle supposera toujours initialement qu’il s’agit d’une femme et référera à cette personne avec des pronoms féminins. La jeune femme indique aussi qu’elle demandera toujours à un homme plutôt qu’une femme de planifier les réunions s’il n’y a pas de secrétaire désigné·e. La créatrice de contenu Ashley Chaney raconte pour sa part que, lorsqu’elle envoie un mail à un groupe de personnes mixte, elle “s’adressera toujours à la femme en premier. Genre ‘Salut Kathy et Joe’”. Les deux jeunes femmes – dont les vidéos cumulent plus de 4 millions de vues – invitent ensuite les internautes à partager leurs propres actes de microféminisme.

“Je rédige des contrats immobiliers et je mets toujours le nom de la femme en premier, explique ainsi une utilisatrice. Les maris remettent souvent ça en cause, alors que ça ne change rien au contrat – c’est juste leur ego qui parle.” Une autre internaute ajoute : “Lorsqu’un groupe de collègues masculins conclut un projet ou une présentation, je dis ‘bon travail, messieurs/les garçons”, de la même manière que les hommes dans le milieu professionnel disent ‘bon travail mesdames/les filles’.” Autant de petits gestes qui contribuent à faire reculer les stéréotypes de genre au travail. Le microféminisme apparaît aussi comme une réponse proportionnée aux micro-agressions, tous ces comportements, gestes et actions apparemment banals, mais discriminantes dont sont victimes les femmes au quotidien.

Dans sa vidéo TikTok, Katie Wood présente par ailleurs ces techniques de microféminisme comme une alternative au fait de “brûler son soutien-gorge et crier sur des gens”, évoquant là des formes plus radicales de militantisme. Mouais. L’un n’empêche pas l’autre, dirons nous. Pour lutter contre le patriarcat, tout est bon dans le cochon ! Cramer son soutif comme effectuer des petites actions au quotidien. Quoi qu’il en soit, le hashtag #microfeminism encourage actuellement de nombreuses femmes à accomplir de mini actes de rébellion jouissifs et sororaux, comme “un doigt d’honneur silencieux aux hommes” résume une autre internaute.

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