Plus jeune élue de l’histoire du Parlement néo-zélandais, la jeune femme maorie a exécuté un haka en pleine séance parlementaire pour dénoncer la politique “raciste” qui vise actuellement son peuple indigène.
“Ce gouvernement a attaqué mon monde de tous les côtés : notre santé, notre environnement, notre eau, notre terre, nos ressources naturelles, nos quartiers maoris, notre langue, nos enfants et mon droit, ainsi que le vôtre, d’être dans ce pays, selon notre constitution”, a déclaré Hana-Rawhiti Maipi-Clarke, 21 ans, à propos de la politique “raciste” du nouveau gouvernement conservateur de Nouvelle-Zélande. Membre du parti maori, elle a été élue lors des élections législatives du 14 octobre, faisant d’elle la plus jeune élue de l’histoire du Parlement néo-zélandais. Elle a prononcé, le 12 décembre dernier, un discours inaugural puissant, ainsi qu’un haka – danse traditionnelle maorie – devenu viral sur les réseaux sociaux.
En Nouvelle-Zélande, la lutte contre la politique conservatrice emmenée par le nouveau Premier ministre Christopher Luxon est dotée d’une alliée remarquable en la personne de Maipi-Clarke. Début décembre, des milliers de manifestant·es ont empli les rues du pays pour protester contre la répression par le nouveau gouvernement de la population autochtone maorie. Les dirigeant·es sont notamment accusé·es par les Maori·es de mener une politique raciste, menaçant un traité qui protège les droits des peuples autochtones. Le gouvernement chercherait également à faire changer de nom certains départements du maori à l’anglais et à fermer l’autorité sanitaire maorie, Te Aka Whai Ora.
Face à ces attaques, Hana-Rawhiti Maipi-Clarke a déclaré à son peuple indigène lors de son discours inaugural : “Je suis à votre service, à l’intérieur et à l’extérieur de ce parlement. Je mourrais pour vous dans cette chambre et je vivrais pour vous à l’extérieur de ces murs.” La démonstration par la jeune élue d’un haka, cette danse qui vise à impressionner un adversaire, témoigne d’une protestation particulière, d’autant plus que le parti maori n’a obtenu que six sièges lors des législatives de 2023. “Quel est l’objet de ce rassemblement en ce lieu sacré ? C’est l’unité. C’est l’unité”, a encore affirmé Maipi-Clarke, cette fois en langue maorie, au cours de ce haka rapidement scandé par les autres membres indigènes du Parlement lors de cette séance mémorable.