Des suffragettes à l’extrême droite en passant par De Gaulle ou le mouvement LGBT, la figure populaire et historique de Jeanne d’Arc, probablement née le 6 janvier 1412, aura été presque de toutes les luttes.
Lorsque Jeanne d’Arc voit le jour dans la campagne vosgienne il y a probablement pile 610 ans (la date de naissance la plus partagée par les historien·nes est celle du 6 janvier 1412), la France se démène tant bien que mal contre les Anglais dans la guerre de Cent Ans. Personne n’est alors prêt·e à parier que cette paysanne illettrée parviendra, à seulement 17 ans, à conduire victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises, à lever le siège d’Orléans et à infléchir, de fait, le cours de l’Histoire. Capturée et jugée pour sorcellerie deux ans plus tard par l’Inquisition – elle est convaincue d’être mandatée par Dieu pour bouter les Anglais hors de France – Jeanne d’Arc est brûlée vive à Rouen en 1431 après un procès rapidement expédié.
Déjà très populaire de son vivant, Jeanne d’Arc le sera d’autant plus après sa mort. Dans une trajectoire aussi brève que fulgurante, la comète que l’on surnomme « la Pucelle d’Orléans » est devenue une héroïne nationale sous la plume de l’historien Jules Michelet en 1841. La Pucelle est depuis un véritable et éternel objet de récupération symbolique et politique, et ce, pour toutes les tendances de l’échiquier. « Jeanne d’Arc est la seule figure historique[…]