Depuis le printemps, Parisien·nes et touristes ont vu refleurir les affiches « Ici, je choisis l’eau de Paris ». Le hic, c’est que ladite eau est polluée, comme l’a révélé un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en avril.
Des gourdes, oui, des cruches, non ! Depuis le printemps, Parisien·nes et touristes ont vu refleurir les affiches « Ici, je choisis l’eau de Paris ». Une campagne initiée pour la première fois l’an dernier, qui veut encourager les un·es et les autres à privilégier l’eau du robinet et ainsi en finir avec le plastique à usage unique. C’est dans cette optique qu’Eau de Paris, la régie autonome de la ville de Paris, a lancé en 2021 l’initiative « Ici, je choisis l’eau de Paris ». Le principe ? Inviter les passant·es à remplir leur gourde dans l’un des 1200 points d’eau de la ville ou chez les commerces partenaires, repérables grâce à l’autocollant bleu affiché en devanture ou sur la carte interactive dédiée. Une démarche louable, quand on sait qu’en France, on consomme chaque année 8,7 milliards de litres d’eau en bouteille et qu’une bouteille sur deux n’est pas recyclée.
Le hic, c’est que seuls 800 commerces – sur les 61 000 que compte la capitale – se sont pour l’heure jeté à l’eau. Et que ladite eau est polluée, comme l’a révélé l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en avril. Dans son étude, réalisée sur l’ensemble du territoire national à partir de 136 000 échantillons, l’institution a notamment retrouvé des traces de 1,4 dioxane, un solvant utilisé dans l’industrie et classé « cancérigène possible ». Ou encore du Chlorothalonil R471811, une substance issue de la décomposition d’un fongicide du même nom, classé comme « cancérogène supposé » et dont l’utilisation est interdite en France depuis 2020.
Ce qui n’empêche pas le Chlorothalonil R471811 de se retrouver « dans plus d’un prélèvement sur deux », avec un taux supérieur à la valeur règlementaire de 0,1 μg/L dans plus d’un tiers des cas. Des concentrations qui, en Ile-de-France, sont « de l’ordre de 0,4 – 0,5 μg/L dans la Marne et l’Oise, voire 0,6 μg/L dans la Seine », rapporte le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (SEDIF). Pour autant, « c’est en dessous de la limite de potabilité qui est fixée à 3μg/L », rassure Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris en charge de l’eau. Il l’assure : « La qualité de l’eau de Paris, contrôlée quotidiennement, est reconnue. Elle peut être bue en toute sécurité. D’ailleurs, quand vous prenez des bouteilles d’eau, vous ne buvez pas seulement de l’eau qui contient aussi, parfois, des résidus de pesticides : vous buvez aussi de “l’eau plastique” contaminée par des micro-polluants ». Des particules de plastiques qui se retrouveraient, selon une récente étude d’Agir pour l’environnement, dans près de 80% des bouteilles commercialisées. Allez, à vot’ santé !