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©Capture d’écran Twitter

En pre­nant le corps des femmes pour un buf­fet, Kanye West se vautre une nou­velle fois dans la misogynie

Pour fêter son bir­th­day, le rap­peur amé­ri­cain a eu la bonne idée de pro­po­ser à ses convives de dégus­ter des sushis sur le corps d’une femme nue, muette et immo­bile. Et bon appétit ! 

La miso­gy­nie a atteint son paroxysme ce week-​end. Pour fêter ses 46 ans, Kanye West a pro­po­sé à ses invité·es de dégus­ter maki et autres pois­sons crus… sur le corps d’une femme nue. Enfin non, pas com­plè­te­ment nue. Ladite jeune femme por­tait quand même des talons aiguilles de 12 cm rose bon­bon : il faut savoir res­ter sexy en toute cir­cons­tance. Et quelles circonstances ! 

Sur les vidéos de la soi­rée, on voit plu­sieurs convives pas du tout gêné·es de pico­rer des sushis sur les cuisses et les seins d’une femme dénu­dée et allon­gée sur une table au milieu de plu­sieurs bou­gies. Devenue une véri­table « assiette humaine », la man­ne­quin est res­tée muette et immo­bile à fixer le pla­fond pen­dant plu­sieurs heures. Cette der­nière n’était pas auto­ri­sée à par­ler aux invité·es et ne devait pas res­pi­rer trop fort. En même temps, vous avez déjà vu une table res­pi­rer, vous ?

Et pour ajou­ter encore un peu plus de malaise au malaise, on apprend que la fille de Kanye West et de Kim Kardashian, West North, 9 ans, était de la par­tie. Vraiment quelle bonne idée édu­ca­tive que d’apprendre l’objectification du corps des femmes à un âge où, jus­te­ment, on est en pleine construction. 

Sur ce point d’ailleurs, les fans du rap­peur – com­ment peut-​il tou­jours en avoir après avoir été plu­sieurs fois taxé de racisme, d’antisémitisme et de sexisme ? – ont reje­té la faute sur la sex­tape de Kim Kardashian – expé­rience qui remonte à 2007 et qu’elle dit par ailleurs non consen­tie. « La sex­tape sera encore là dans 100 ans et même ses petits-​enfants la ver­ront pen­dant que Kanye West sera sur­tout rete­nu pour sa musique », juge ain­si un inter­naute sur Twitter. Internaute qui n’a pas tort fina­le­ment : les hommes pro­blé­ma­tiques ont, hélas, le droit à l’oubli, eux.

Pratique ances­trale

Les fans du rap­peur ont aus­si défen­du l’idée du buf­fet humain. En fait, on s’est trom­pé sur toute la ligne. Kanye West ne serait pas un affreux miso­gyne, mais un ama­teur de culture japo­naise qui se serait ins­pi­ré d’une pra­tique nip­pone ances­trale, le « nyo­tai­mo­ri ». Selon cette der­nière, le fait d’être dis­po­sés sur un corps humain don­ne­rait aux ali­ments une tem­pé­ra­ture voi­sine de celui-​ci. Bizarre, dans nos recherches aucun corps mas­cu­lin n’est pour­tant représenté.

Et sur­tout, l’usage de cette pra­tique reste assez flou. Au Japon, elle serait plu­tôt consi­dé­rée comme un jeu sexuel qu’une tra­di­tion culi­naire. Et aucun res­tau­rant japo­nais ne pro­pose d’ailleurs ce genre de ser­vice. Il faut aus­si ajou­ter qu’en matière de droits des femmes, le Japon ne fait pas figure d’exemple. Dans son der­nier rap­port annuel sur l’égalité des genres, la Banque mon­diale a clas­sé le pays à la 104e posi­tion sur 109 pays.

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