Les blagues les meilleures sont les plus courtes. Celle-ci tient en une phrase : Le PDG d’une grande compagnie pétrolière d’Abu Dhabi vient d’être nommé président de la prochaine COP 28 qui se tiendra à Dubaï en novembre 2023. Hélas pour nous, il ne s’agit pas d’une vanne. Sultan Ahmed al-Jaber, 49 ans, le patron du géant émirati des hydrocarbures – qui est aussi ministre de l’Industrie -, a bien été nommé par les Émirats arabes unis pour présider la grande messe du climat qui prendra place dans l’empire du pétrole.
Un magnat de l’or noir comme président d’une conférence sur le climat dans un pays hôte loin d’être bon élève en matière de lutte contre le dérèglement climatique, ça ne rime pas tellement avec engagements climatiques et prise de conscience. Plutôt avec kamoulox et sortie de route. Mais rassurons-nous. Sultan Ahmed al-Jaber, le roi du pétrole, est également à la tête de Masdar, une entreprise émiratie d’énergies renouvelables. Un pied dans l’industrie pétrolière, l’autre dans le renouvelable et le corps tout entier englué dans le greenwashing. « L’action climatique est une immense opportunité économique d’investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé », a affirmé Sultan Ahmed al-Jaber. Voilà au moins qui est clair sur les intentions du nouveau président.
Dans leur dernier rapport, en 2022, les scientifiques du Giec ont estimé que le monde n’a plus que trois ans pour mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles afin de limiter le réchauffement climatique à des niveaux soutenables. Ça, non plus, ce n’était pas une blague.
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