Et les gagnantes sont…
Après délibération du jury le 21 juin, nous vous dévoilons ce 24 juin 2021 les noms des deux lauréates, Alice Coffin pour Le génie lesbien, et Fatima Ouassak pour La puissance des mères (prix du public).
Le Prix des lectrices
Nos lectrices sont partie prenante de l’aventure ! Nous avons créé un Prix, en parallèle de celui remis par le jury, spécialement pour elles. Le vote a été clos le 21 juin.
Nota bene : Au cas où celui-ci et le prix du jury désigneraient le même ouvrage, ce sera le livre arrivé en deuxième position des préférences des lectrices et lecteurs qui sera retenu.
Les livres sélectionnés
Le génie lesbien
d’Alice Coffin
(Éd. Grasset)
Dans cet essai très personnel, Alice Coffin raconte et tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième sexe, et malgré toutes les révolutions qui l’ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c’est l’homme », est toujours d’actualité.
Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, elle revient sur l’extension de la PMA pour toutes, sur la libération de la parole des femmes après #Metoo et interroge la difficulté de « sortir du placard ».
Sans dissocier l’intime du politique, elle nous permet de mieux comprendre ce qu’être lesbienne aujourd’hui veut dire, en France et dans le monde.
La puissance des mères
de Fatima Ouassak
(Éd. La Découverte)
En s’appuyant sur les luttes menées par les Folles de la place Vendôme, dans les années 1980, comme sur les combats du Front de mères aujourd’hui, Fatima Ouassak montre, dans ce livre combatif et plein d’espoir, le potentiel politique stratégique des mères.
En se solidarisant systématiquement avec leurs enfants, en refusant de jouer un rôle de tampon entre eux et la violence des institutions, bref, en cessant d’être une force d’apaisement social et des relais du système inégalitaire, elles se feront à leur tour menaces pour l’ordre établi.
Son message est proprement révolutionnaire : en brisant le pacte social de tempérance qui les lie malgré elles au système oppressif, les mères se mueront en dragons.
Les femmes aussi sont du voyage
de Lucie Azema
(Éd. Flammarion)
Ulysse et Pénélope sont emblématiques d’une certaine réalité : l’homme part, la femme attend son retour. Les femmes étant historiquement des êtres captifs, le voyage est l’un des moyens les plus symboliques pour qu’elles s’affranchissent de leur condition.
S’inspirant des histoires vraies de la littérature de voyage et de son expérience personnelle (dix ans d’arrivées et de départs), l’autrice évoque les territoires érotisés (comme le harem), dénonce la vision masculine de l’aventure et s’intéresse à la tension entre voyage et maternité.
Ce livre s’adresse aux femmes qui sont déjà parties et à celles qui n’oseraient pas encore.
Féminismes et pop culture
de Jennifer Padjemi
(Éd. Stock)
Dans cet essai à la première personne documenté, passionné et engagé, Jennifer Padjemi, journaliste spécialiste questions de société, explore l’alliance, pour le meilleur et pour le pire, du féminisme et de la pop culture.
En reprenant le fil des mouvements féministes modernes, de l’émergence d’un féminisme intersectionnel au mouvement « body positive » en passant par #Metoo et en se basant sur son expérience de femme noire, elle décortique le rapport que nous entretenons avec les objets culturels les plus populaires.
Utilisant la pop culture comme miroir de notre société, l’autrice questionne le féminisme, le genre, la sexualité, l’intersectionnalité.
Ceci est notre post-partum
d’Illana Weizman
(Éd. Marabout)
Pour une femme, la naissance d’un bébé est un événement que la société qualifie de « magique », procurant un « bonheur immense et immaculé ». Si c’est en partie vrai, c’est vite oublier la réalité de la maternité et ses plus sombres nuances. C’est passer sous silence les difficultés et les remous des suites de couches.
Illana Weizman dénonce l’invisibilité du post-partum, une expérience pourtant commune à des millions de femmes, et en décrypte les origines socio-culturelles. Elle encourage les femmes à s’informer, à partager leurs expériences, et avance des propositions politiques pour une meilleure prise en charge du post-partum.
Un jury d’exception
Laure Adler
<strong>Présidente du jury</strong><br>Historienne, philosophe et journaliste, figure de France Culture, dont elle fut directrice, Laure Adler intervient durant toute sa carrière dans des magazines historiques ou culturels, à la télévision comme à la radio. Également femme de lettres, elle a marqué l’édition en collaborant avec de grandes maisons d’édition. Elle est l’autrice de nombreux essais sur les femmes et de biographies. Prix Femina de l’essai pour son ouvrage sur Marguerite Duras (Gallimard), elle anime actuellement l’émission <em>L’Heure bleue</em> sur France Inter.
Nadia Daam
Après avoir participé à la <em>Matinale</em> d’Europe 1 et aux <em>Maternelles</em> sur France 5, la journaliste intervient aujourd’hui dans le magazine <em>28 Minutes</em> sur Arte. Depuis septembre 2019, elle produit et présente <em>Modern Love,</em> émission hebdomadaire sur France Inter.
Claudine Monteil
Femme de lettres, historienne, ancienne diplomate, Claudine Monteil est aujourd’hui Conseillère à la Commission Nationale Française pour l’UNESCO et Déléguée à la diplomatie féministe de la Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF). <br>Elle est l’autrice de nombreux ouvrages dont plusieurs consacrées à son amie Simone de Beauvoir.
Anne-Cécile Mailfert
Militante féministe, elle a été bénévole au Mouvement du Nid, puis porte-parole d’Osez le féminisme !. Elle a contribué en 2016 au rapport « Où est l’argent pour les droits des femmes ? » et a créé la Fondation des femmes dont elle est présidente.
Dr Kpote
Animateur de prévention sur la sexualité et les conduites addictives, le Dr Kpote travaille sur l’identité, l’orientation sexuelle, le consentement, les maladies sexuellement transmissibles et la contraception… entre autres ! Il officie depuis plusieurs années dans les lycées et les centres d’apprentissage de la région parisienne. Tous les mois, il relate ses expériences dans <em>Causette</em>.
Camille Froidevaux-Metterie
Philosophe, professeure de science politique, chargée de mission égalité-diversité à l’université de Reims Champagne-Ardenne, elle étudie les transformations de la condition féminine à l’époque contemporaine dans une perspective qui place le corps au centre de la réflexion.
Maboula Soumahoro
Spécialiste en études afro-américaines et de la diaspora noire/africaine, Maboula Soumahoro est maîtresse de conférences à l’université de Tours (France). Elle préside l’association Black History Month dédiée à la célébration de l’histoire et des cultures du monde noir. Autrice de <em>Le Triangle et l’Hexagone,</em> réflexions sur une identité noire, en 2020.
Giulia Foïs
PHOTO © RADIO FRANCE /CHRISTOPHE ABRAMOWITZ
Passée par le Centre de Formation des Journalistes, Giulia Foïs s’est spécialisée dans les questions de genre. Productrice à France Inter, elle anime l’émission <em>Pas son genre</em> et tient un billet hebdomadaire consacré aux inégalités et aux violences de genre. En mars 2019 elle publie le récit-manifeste contre le viol <em>Je suis une sur deux.</em>
Thomas Messias
Journaliste à <em>Slate.fr,</em>animateur du podcast <em>Mansplaining.</em> Thomas est également professeur de mathématiques dans un lycée.
La première édition du Prix
Pour retrouver toutes les informations sur l’édition 2020, qui a vu élire Iris Brey pour Le Regard féminin (prix du jury) et Victoire Tuaillon pour Les Couilles sur la table (prix des lectrices), consultez nos archives ici.