Une deuxième enquête préliminaire, enclenchée en 2021 par le parquet de Nanterre, s’est conclue ce mercredi 28 février par le classement sans suite de dix-neuf plaintes sur vingt-deux pour viols et agressions sexuelles. Les trois autres plaintes vont rejoindre l’information judiciaire ouverte dans le cadre de la plainte de Florence Porcel.
Pour une partie des plaignantes, l’enquête s’arrête là. Ce mercredi 28 février, dix-neuf des vingt-deux plaintes et signalements à l’encontre de PPDA ont été classés sans suite pour prescription ou écartés parce que les faits ne sont pas “susceptibles de qualification pénale” selon le parquet, révèle France Info. Cette décision est remise dans le cadre d’une enquête enclenchée en 2021 par le parquet de Nanterre, après les révélations d’une quarantaine de femmes qui affirment avoir été violées ou agressées sexuellement par l’ancien présentateur. Trois de ces plaintes – deux pour viols et une pour agression sexuelle qui auraient été commis entre 2007 et 2018 – vont maintenant être confiées aux juges d’instruction qui ont été saisis dans le cadre de la plainte pour viol de Florence Porcel à l’encontre de PPDA, d’après RTL.
Une décision en demi-teinte
Marie-Laure Eude Delattre – qui accuse le présentateur de l’avoir violée en 1985 lors du festival de Cannes et dont la plainte a été classée – a réagi à cette décision de justice auprès de Libération : “J’avais beau m’y préparer, franchement, je trouve ça d’une violence terrible, déplore-t-elle. Encore une fois, ma parole n’a pas été écoutée. J’ai voulu le dire quand ça m’est arrivé en 1985, la police n’a pas voulu prendre ma plainte. Et maintenant, c’est la justice qui ne m’entend pas. Je ne suis entendue que par les victimes, et un peu aussi par la société. Ça n’a pas l’air si important que cet homme ait fait ça pendant des années. J’ai l’impression que tout le monde s’en fiche. Mais le combat n’est pas terminé. Je vais continuer d’une manière ou d’une autre, légalement.”
Pour trois des plaintes examinées par le parquet de Nanterre, le combat continue déjà. Selon Libération, le procureur aurait fait savoir dans un message à une des plaignantes – restée anonyme – qu’il avait saisi “les juges d’instruction des faits dénoncés par trois autres femmes”. Ces plaintes ne seraient ainsi pour l’heure pas sous le coup de la prescription. Une ouverture d’instruction positive, d’après Hélène Devynck – essayiste qui accuse le présentateur star de l’avoir violée en 1993 – interrogée par Libération. “Pour les autres, il faut rappeler que 73 % des plaintes pour violences sexuelles sont classées sans suite. Il y a une banalité dans ces décisions à laquelle il est difficile de se résoudre”, explique-t-elle.
L’autrice et chroniqueuse Florence Porcel, qui accuse PPDA de l’avoir violée à plusieurs reprises entre 2004 et 2009, n’est ainsi désormais “plus seule à porter l’espoir et les difficultés d’un procès”, souligne par ailleurs Hélène Devynck. Patrick Poivre d’Arvor a été mis pour la première fois en examen en décembre dans le cadre de la plainte déposée par Florence Porcel.
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