Lorsqu’il est question de natalité, pourquoi s’intéresse-t-on toujours au taux de fécondité des femmes, mais jamais (ou rarement) à celui des hommes ? On a posé la question à Magali Mazuy, chargée d’études à l’Institut national des études démographiques (Ined), spécialiste de la famille et des normes procréatives. L’occasion, au passage, de revenir sur les récentes déclarations d’Emmanuel Macron à ce sujet.
Causette : En matière de natalité, pourquoi parle-t-on toujours du taux de fécondité des femmes, et pas (ou peu) de celui des hommes ? Est-ce une question de méthodologie statistique ou est-ce un biais culturel ?
Magali Mazuy : Un peu les deux. La manière dont on fait des statistiques nous renseigne à la fois sur la société et sur la manière dont on l’observe. Historiquement, les méthodologies démographiques calculaient plutôt la fécondité du point de vue des femmes ou selon la durée depuis le mariage, par exemple. Cet angle d’approche par le mariage a fini par disparaître avec les années et avec le fait qu’on ait de plus en plus d’enfants hors mariage. Mais c’est vrai que les analyses sur la fécondité sont toujours plutôt menées auprès[…]