Comme des milliers d’autres républicains espagnols, Lluïsa Miralles et sa mère ont fui l’avancée des troupes franquistes et pris la route de l’exil, direction le sud de la France. C’est la Retirada, dont on commémore cette année le 80e anniversaire. À l’arrivée, le camp d’Argelès-sur-Mer…
30 janvier 1939, il fait très froid. Ce jour-là, Lluïsa Miralles, 10 ans, et sa mère partent de Portbou, tout au nord de la Catalogne. C’est la deuxième fois qu’elles fuient le franquisme. Huit mois plus tôt, elles avaient déjà quitté leur maisaon à Ulldecona, un peu plus au sud.
Mais ce jour de janvier, il faut partir pour de bon. Direction la France. Les deux Lluïsa (mère et fille portent le même prénom) marchent plusieurs heures au milieu des vignes avant d’arriver à Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales, un poste-frontière au bord de la mer. Il est midi environ quand les gendarmes les laissent passer.[…]