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© Adrian Swancar /Unsplash

Guets-​apens homo­phobes : cinq à huit ans d’emprisonnement pour les agresseurs

Les trois agresseurs des guets-apens homophobes commis à Paris en janvier 2022 ont écopé de peines de cinq à huit ans de prison ce mardi.

Les accusés du guet-apens contre deux hommes homosexuels, Guillaume N., Karim B. ainsi que leur complice, ont été reconnus coupables de divers crimes et délits par la cour d’assise de Paris mardi 4 juin. Séquestration, vol et extorsion en bande organisée pour deux d’entre eux, et extorsion en bande organisée pour le troisième. Le tout à raison de l’orientation sexuelle des victimes.

Sept à huit ans de prison pour les principaux coupables

Les peines respectives des deux principaux coupables sont plus élevées que celles requises par l’avocat général : entre sept et huit ans d’emprisonnement, alors que l’avocat en demandait entre six et sept. Conformément aux réquisitions, une peine de cinq ans de prison a été prononcée à l’égard de Guy N., leur complice.

Les deux agressions ont eu lieu en janvier 2022 et ont suivi un scénario similaire. Après avoir pris contact avec leurs victimes sur un site de rencontres homosexuelles, Guillaume N. arrivait à leur domicile armé, rapidement rejoint par Karim B. Les deux victimes ont été séquestrées, respectivement une heure et deux jours et demi. L’une d’entre elle a subi des coups pendant que les auteurs des faits cherchaient à voler des biens ou de l’argent.

Le troisième accusé, Guy N., a reconnu avoir fourni un relevé d’identité bancaire à distance pour piller la seconde victime, mais a nié être informé de la séquestration. Les deux principaux accusés, âgés de 18 et 19 à l’époque des agressions, ont reconnu les faits et ont adressé aux deux victimes leurs excuses. “Je vous demande de ne pas faire de [l’accusé] un exemple”, a plaidé lundi Hannah Auguste-Lemaire, avocate de Guillaume N., en référence aux autres affaires de guet-apens contre des personnes homosexuelles.

Une circonstance aggravante ?

La question du lien entre l’orientation sexuelle des victimes et les faits figurait au cœur du procès. Les trois accusés ont d’abord rejeté une quelconque haine homophobe. Les deux complices des séquestrations ont également nié avoir ciblé des victimes homosexuelles. Les agresseurs ont finalement reconnu qu’ils les avaient pris pour victimes parce que cela leur paraissait plus “facile”.

“Il faut que cette affaire fasse évoluer la prise en charge de ce genre de dossier et que la circonstance aggravante puisse être retenue même en l’absence de haine homophobe”, a déclaré ce lundi à l’AFP Me Jean-Baptiste Boué-Diacquenod, avocat de l’association Stop Homophobie, partie civile dans ce procès.

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