Depuis des années, pour éviter de ruminer petits et gros soucis, j’ai un excellent antidépresseur : la course à pied. C’est comme ça que j’ai rencontré Ludivine. Au stade. Au début, elle ne pouvait pas discourir et courir en même temps sous peine d’étouffement, mais au fur et à mesure de notre amitié galopante, je lui ai appris à éviter l’asphyxie et les points de côté. Maintenant, elle parle. Elle est biologiste et elle bouillonne de culture. Sur l’environnement, la nature, les microbes, les maladies. Je l’appelle ma lanceuse d’alerte.
L’été dernier, elle a tout de suite repéré le grain de beauté sur mon avant-bras. Elle m’a expliqué le mélanome, la couche d’ozone trouée par[…]