nara aziza
© Captures écran instagram @naraaziza

Dissociation cog­ni­tive : pour­quoi moi, fémi­niste, j’adore Nara Smith, influen­ceuse trad­wife et mormone…

Sur Internet, la popu­la­ri­té des influen­ceuses trad­wives n’est plus à démon­trer. Parmi elles, il y a Nara Smith, mor­mone de 22 ans, trois enfants et femme au foyer sty­lée… Je suis fémi­niste, les­bienne et je nour­ris une pas­sion sans bornes pour ses vidéos. À quel moment j’ai déra­pé ? Et qu’est-ce que cela raconte de la dan­ge­ro­si­té de ces conte­nus ? Tentative d’analyse…

J’adore cui­si­ner pour les gens que j’aime, c’est ma façon d’exprimer mon amour, ce n’est pas quelque chose qu’on attend de moi”, répète en boucle dans l’introduction de ses vidéos Nara Smith, influen­ceuse cumu­lant plus de 6,5 mil­lions d’abonné·es sur TikTok. La jeune femme de 22 ans a explo­sé sur le réseau social chi­nois avec ses vidéos What my hus­band eats in a day – “Ce que mon mari mange en une jour­née” – qui amassent des dizaines de mil­lions de vues à chaque publi­ca­tion. Sa jour­née à elle est pas­sée der­rière les four­neaux, à concoc­ter un repas com­plet matin, midi et soir (le tout en par­tant de zéro, elle fait même sa propre moz­za­rel­la). Qu’est-ce qu’elle-même mange ? Nul·le ne le sait. Tout ce que je sais, c’est que Nara Smith a envi­ron mon âge, est mariée au man­ne­quin Lucky Blue Smith, man­ne­quin elle-​même, mère de trois enfants de moins de 5 ans et est capable de nour­rir tout ce beau monde tout en entre­te­nant un compte TikTok à suc­cès, tan­dis que j’oublie encore une fois sur deux de don­ner des cro­quettes au chat.

Plaisir cou­pable collectif

Nara Smith fait par­tie de ces influen­ceuses trad­wives qui pro­meuvent un retour à des rôles domes­tiques gen­rés où les femmes se contentent de faire à man­ger et pondre des enfants. La jeune femme est d’origine alle­mande mais vit aux États-​Unis, où elle s’est conver­tie à la reli­gion de son mari, mor­mon membre de l’Église de Jésus-​Christ des saints des der­niers jours (connue pour ses doc­trines rétro­grades). À l’extrême oppo­sé, je ne suis pas mariée, je n’ai pas d’enfants, je suis athée, fémi­niste et[…]

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