Notre malaise est palpable face à l’hommage médiatique et politique rendu à Frédéric Mitterrand, décédé jeudi 21 mars. On loue l’homme de la Culture en fermant les yeux sur sa participation au tourisme sexuel en Thaïlande ou son soutien à Roman Polanski et à Gabriel Matzneff. On aurait pourtant pensé que, peut-être, après #MeToo, après La Familia grande, après Le Consentement, les choses auraient, enfin, changé. Il n’en est rien.
Frédéric Mitterrand est mort hier soir. Et dans les médias, depuis, on assiste à une pluie d’hagiographies larmoyantes, d’hommages solennels et de louanges dithyrambiques. On a lu les nécrologies élogieuses, revenant dans les détails sur la vie de celui qui fut à la fois ancien ministre de la Culture sous Sarkozy, écrivain, journaliste et producteur de télévision. On a ainsi vu le site de France Inter évoquer “les contenus riches et intelligents” proposés à la télévision par Mitterrand à partir des années 2000, Le Monde parler d’un “dandy érudit et populaire”, Le Point s’attarder sur ses liens privilégiés avec la Tunisie, ou encore France Info lister ses “cinq livres mémorables”, dont La Mauvaise Vie, dans lequel Mitterrand raconte sa participation au tourisme sexuel en Thaïlande.
On a vu les larmes de Stéphane Bern sur le plateau de C[…]