Les professionnel·les du monde de la fête ont pris conscience de l’ampleur du phénomène et mettent en place des mesures de prévention et de soutien aux victimes. Mais pour que la lutte contre ces fléaux dure plus qu’un été, une réelle volonté politique s’impose.
Toulon, Belfort, Auch, Béziers, Strasbourg, Besançon… La carte de France se constelle de nouveaux cas de piqûres à la seringue dans les boîtes de nuit ou les festivals. Depuis le mois de mars, des dizaines de témoignages de jeunes gens racontent des faits similaires. Une foule, la fête, du bruit et, d’un coup, une piqûre au bras ou à la jambe, parfois suivie de nausées ou de malaises. Début juin, 461 victimes avaient été répertoriées par la police et 381 avaient déjà porté plainte.
Dans certaines villes comme Toulon, un protocole a été mis en place par le parquet. En cas de plainte, des examens et prélèvements sanguins, capillaires et urinaires sont réalisés pour tenter d’identifier si une substance a été injectée. Le CHU de Dijon a mis en place un parcours spécial piqûres comprenant une batterie de tests toxicologiques. Certaines victimes prennent également un traitement préventif post-exposition au VIH. Jusqu’à présent, aucune substance n’a pu être repérée. La nature des éventuels produits utilisés et le mobile – agressions sexuelles ?, volonté de semer la panique ? – demeurent mystérieux. La peur, en revanche, est bien réelle parmi les fêtard·es.
Pour garantir leur sécurité, les organisateur·rices tentent de réagir. « Attention tout de même à la psychose, nuance un spécialiste de la prévention en milieu nocturne. Il y a un battage médiatique très fort autour de ce phénomène, mais on a très peu d’éléments concrets. » Un avis que Fabrice Lorente, codirecteur du festival Les Déferlantes, prévu du 7 au 10 juillet à Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, ne partage pas : « Quand on regarde les chiffres nationaux, on se dit qu’il y a peut-être beaucoup de bruit pour un nombre de victimes constaté assez faible, réagit-il. Mais je ne suis pas là pour nier les problématiques. Un seul cas, c’est déjà trop. On manque peut-être de recul pour tout analyser, mais on doit réagir. »
Pour rassurer et protéger les 30 000 personnes qui[…]