Pour sauver une classe de sa fermeture, fautes d’élèves, des parents et des élu·es ont tenté le tout pour le tout… en inscrivant quatre moutons dans l’école concernée en Moselle.
Alors que l’une des cinq classes du regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de Nitting-Voyer-Hermelange est menacée de fermeture par manque d’élèves, des parents et des élu·es ont décidé de “pousser l’absurdité du raisonnement jusqu’au bout” en y inscrivant quatre moutons, rapporte Le Républicain lorrain le 7 mai. Ces actions visent avant tout à attirer l’attention des politiques sur le manque de flexibilité des politiques éducatives face aux besoins spécifiques des écoles rurales. En effet, l’Éducation nationale requiert 98 élèves par établissement pour la préservation de toutes ses classes. Le RPI de Nitting-Voyer-Hermelange n’en compte que 94… sans compter ses quatre nouveaux élèves bêlants.
Le maire de Voyer, Bertrand Janson, dénonce une situation “ubuesque” au micro de RTL, rappelant que cette classe avait pu être ouverte en 2021 avec 90 élèves seulement. Afin de dénoncer cette situation absurde, les parents et élu·es de la commune ont donc opté pour une solution qui l’est tout autant. “Puisque nos enfants sont comptés comme des moutons, autant pousser l’absurdité du raisonnement jusqu’au bout”, a déclaré, Loïc Firtion, président de l’association des parents d’élèves du RPI auprès du Républicain lorrain. Les dossiers de John Deere, Marguerite Duprés, Phil Tondu et Valériane Deschamps – les quatre élèves laineux – ont donc été déposés auprès de l’Éducation nationale. Une action similaire avait été menée en 2019 par des parents à Belledonne, en Isère, où quinze moutons avaient été inscrits afin de rejoindre les critères stricts fixés par l’Éducation nationale.
Les élèves de la maternelle de Nitting ont même pu rencontrer leurs potentiels futurs camarades, prêtés par un agriculteur local, lundi 6 mai dans leur cours de récréation. La rencontre a malheureusement été écourtée quand les maîtresses ont été sommées de garder les enfants confiné·es tant que les moutons étaient encore là. Les ovins ont donc dû sagement regagner leur bergerie, en ligne et deux par deux… Malgré cette défaite, les parents d’élèves restent mobilisé·es et continuent à chercher des solutions pour maintenir l’ouverture de cette classe.