Suivi par près de 11 000 personnes sur Twitter, William Acker est un jeune juriste indigné par les discriminations subies par les « gens du voyage », dont il fait partie. Après l’incendie de l’usine Lubrizol, en Normandie, il y a un an, il a entrepris un énorme projet : recenser et cartographier les aires d’accueil en France pour faire saillir celles situées dans des zones soumises à des nuisances industrielles ou environnementales.
Jusqu’à ses 18 ans, William Acker a grandi de façon semi-itinérante en caravane et sédentaire dans une maison située en Seine-et-Marne : « Les endroits où vivent les “gens du voyage” sont souvent mal situés, à l’écart des autres habitants. L’accès aux crédits bancaires, aux assurances et à la propriété est plus difficile pour eux. Certains maires renforcent ces effets de relégation, en leur refusant l’éclairage public, l’accès à l’énergie… En Seine-et-Marne, dans la rue où nous vivions en alternance quand j’étais enfant, le goudron s’arrêtait là où nos terrains commençaient. Certains riverains refusaient de nous parler et craignaient notre présence. C’était toujours la même impression de vivre hors de la société. » La famille de William est pluriculturelle, issue la communauté des Sinté qui viennent de l’Europe de l’Ouest,[…]