algae 2484265 1280
© Pixabay

Bretagne : Greenpeace déverse des algues vertes devant la pré­fec­ture du Finistère

Greenpeace a déver­sé, ce lun­di 10 juillet, des algues vertes devant la pré­fec­ture du Finistère à Quimper. Avec cette action, l’ONG sou­haite dénon­cer le scan­dale des algues vertes sur les côtes bretonnes.

Ce lun­di matin, des militant·es de Greenpeace ont dépo­sé des algues vertes devant le bâti­ment de la pré­fec­ture du Finistère, situé à Quimper. Vêtu·es de com­bi­nai­sons blanches et le visage cou­vert par des masques à gaz ou des masques repré­sen­tant des cochons, ils·elles ont déployé une grande ban­de­role jaune au-​dessus de la tonne d’algues déver­sée devant la pré­fec­ture. « Fermes usines : ni ici, ni ailleurs », était-​il écrit. Sur une autre, on pou­vait lire « Bretagne pol­luée : État cou­pable ». Des pho­tos d’immenses plages pol­luées et d’élevages indus­triels ont été accro­chées à la façade.

Avec cette action, l’ONG dénonce le scan­dale des algues vertes, véri­table fléau en Bretagne. En effet, chaque prin­temps depuis des années, ces algues dues à l’industrialisation de l’élevage se déversent sur cer­taines plages et vasières du Finistère et des Côtes‑d’Armor. Lorsqu’elles entrent en putré­fac­tion, les algues libèrent de l’hydrogène, un gaz toxique et poten­tiel­le­ment mor­tel. « Leur pro­li­fé­ra­tion pose un grave pro­blème envi­ron­ne­men­tal, puisqu’elle peut pro­vo­quer une asphyxie de la faune et de la flore aqua­tiques. Elle consti­tue éga­le­ment une lourde menace pour la san­té publique : la décom­po­si­tion de ces algues émet des gaz toxiques à des concen­tra­tions pou­vant être mor­telles pour l’être humain en quelques minutes d’inhalation », indique Greenpeace sur son site. 

En ce qui concerne l’action de ce matin, « c’est la pre­mière que nous menons en France sur les algues vertes, avec pour but de dénon­cer la res­pon­sa­bi­li­té de l’État fran­çais et du pré­fet du Finistère dans l’industrialisation à outrance“, explique Sandy Olivar Calvo à Ouest France, char­gée de la cam­pagne agri­cul­ture et ali­men­ta­tion au sein de Greenpeace France.

La mul­ti­pli­ca­tion des « fermes-​usines » en Bretagne

À tra­vers cette ini­tia­tive, les militant·es de Greenpeace pointent du doigt la mul­ti­pli­ca­tion des « fermes-​usines ». D’après l’ONG, elles cor­res­pondent à des éle­vages où « un grand nombre d’animaux sont éle­vés sur une sur­face trop petite pour pro­duire leur nour­ri­ture et/​ou pour épandre sans risque le lisier ou le fumier qu’ils ont pro­duit ». En mai der­nier, l’association a publié une carte pré­sen­tant la répar­ti­tion des fermes-​usines sur le ter­ri­toire. Parmi les 3 010 « fermes-​usines » recen­sées par l’ONG, près de 70 % sont situées en Bretagne et dans les Pays de la Loire.

Mercredi 12 juillet sor­ti­ra le film Les Algues Vertes sur l’enquête de la jour­na­liste Inès Léraud qui dénonce ce scan­dale écologique.

Lire aus­si l Menacé·es pour s’être inté­res­sé de trop près aux dérives de l’agriculture intensive

Partager
Articles liés