Un premier sommet international s’intéressant à l’océan se tient pendant trois jours à Brest. Certaines associations et ONG craignent des annonces stériles.
Trois jours pour trouver comment « agir face aux menaces sur l’océan ». C’est le programme du One Ocean Summit, qui se tient à partir de ce mercredi et jusqu’à vendredi à Brest. Pour la première fois, l’océan, qui couvre 70% de la surface terrestre et produit 50% de l’oxygène que nous respirons, est au centre d’une événement qui lui est entièrement dédié.
Ce sommet, annoncé par Emmanuel Macron en septembre 2021, « a pour objectif de relever le niveau d’ambition de la communauté internationale sur les sujets maritimes et de traduire en actions concrètes notre responsabilité partagée sur l’Océan », selon son site internet.
« L’océan couvre plus de 70 % de la surface de notre planète mais reste cependant trop souvent en marge des grands rendez-vous de l’agenda international et européen. (…) Il est aujourd’hui menacé par de nombreuses pressions comme les effets du changement climatique, les pollutions et notamment celles dues au plastique, et la surexploitation des ressources marines. »
Conférences, ateliers, réunion politique…
Ce rendez-vous international, qui se tient dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, fera l’objet, mercredi et jeudi, de conférences, d’ateliers et de rencontres avec des responsables d’organisations internationales, d’entreprises, des ONG ou encore des scientifiques. Gouvernance de l’océan, économie du tourisme durable, Europe de la mer… Les thématiques seront multiples.
Vendredi, Emmanuel Macron réunira une vingtaine de chef·fes d’État et de gouvernement, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L’objectif est de lancer « plusieurs initiatives importantes » pour la protection des écosystèmes marins et la pêche durable, la lutte contre les pollutions, notamment plastique, et pour promouvoir une meilleure gouvernance des océans.
Une opération de « Blue Washing »
Le One Ocean Summit ne fait toutefois pas l’unanimité. L’ONG Greenpeace et l’association Pleine Mer organisent ainsi vendredi un « rassemblement public contre le déni océanique » afin de dénoncer ce que plusieurs associations et collectifs considèrent être « une opération de ‘Blue Washing’ ». « Malheureusement, ce genre d’évènement qui prétend apporter des solutions à la crise des océans permet surtout à des multinationales de réaliser des profits en exploitant les écosystèmes et les travailleurs », peut-on lire sur la page Facebook de l’événement.
Les acteurs et actrices du monde associatif soulignent que cet événement doit surtout permettre de mettre l’accent sur la protection de la haute mer, cet espace qui commence où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des États, n’étant donc sous la juridiction d’aucun État. La haute mer doit notamment faire l’objet d’un traité international qui sera discuté en mars au sein de l’Organisation des Nations unies (ONU).
« Nous avons une attente cruciale envers ce sommet : que la France démontre une réelle volonté de soutenir un traité international ambitieux sur la haute mer, qui permette la création d’un vaste réseau de réserves marines protégeant au moins 30% des océans d’ici à 2030 », demande donc Greenpeace, craignant néanmoins des effets d’annonces.